Fruits basket

Image présentant les couvertures de tous les tomes.Titre original : フルーツバスケット
Mangaka : TAKAYA Natsuki
Genre : Shôjo
Tomes : 23 (série terminée, version originale) ou 12 (version rééditée)
Années de publication : 1998 – 2006

Résumé :

Tohru Honda est une jeune lycéenne qui vient de perdre sa mère. Elle est alors hébergée chez son grand-père paternel qui a la fâcheuse habitude de l’appeler par le prénom de sa défunte mère. Pour rénover sa maison, son grand-père demande à Tohru de découcher chez des amis pendant la durée des travaux. N’osant pas demander une telle faveur à ses camarades de classe, Tohru décide de dormir dans une tente, sur un terrain qu’elle pensait abandonné mais qui, en fait, appartient à la famille Sôma. Malheureusement, un soir, un glissement de terrain ensevelit sa tente. Elle se retrouve alors définitivement sans-abri.

La famille Sôma décide de lui venir en aide en l’hébergeant. En contrepartie, elle doit jouer le rôle de Cendrillon. En côtoyant les Sôma, Tohru se rapprochera de Yuki qui est un camarade de classe super beau gosse. Tellement que dans leur lycée, un fan club de Yuki a été créé. En cohabitant avec eux, Tohru découvre la malédiction de la famille Sôma. Certains de ses membres se transforment en un des douze animaux du zodiaque chinois dès qu’ils étreignent une personne du sexe opposé. Ce secret va changer la vie de Tohru à tout jamais.

Ma critique de Fruits Basket

Fruits Basket est un shôjo qui s’annonce très classique à la lecture du premier tome. Il y a des bons sentiments, de l’humour, des secrets familiaux (un peu comme les feux de l’amour) et de la rivalité. Le scénario semble assez prévisible. En effet, lorsque Kyô (qui est hanté par l’esprit du chat) apparait dans l’histoire, on devine d’emblée un triangle amoureux à venir entre Tohru, Yuki et Kyô.

Toutefois, la mangaka arrive avec brio à déjouer tous les poncifs du genre. Les choses que je voyais arriver gros comme une maison ne sont finalement jamais apparues. À vrai dire, les relations entre les personnages ne sont pas aussi simples qu’elles puissent paraitre. Ce qui est étonnant dans un manga de ce genre.

Yuki, Kyo et Tohru de profil.
Tohru, Yuki et Kyô.

La première moitié de la série présente les différents membres maudits de la famille Sôma et met en scène leur interaction avec Tohru qui est le personnage principal de ce manga. Tohru peut ne pas faire l’unanimité chez le lectorat. Elle est naïve, innocente, douce, trop gentille avec les gens (c’est le genre de personne à faire passer les besoins des autres avant les siens), neuneu, potiche, polie… Elle ne ressemble en rien à une héroïne de manga. De plus, elle a un complexe maternel. Sa mère est son modèle et elle ne fait que parler d’elle.

Tohru a deux amies aux antipodes de son caractère. La première est une voyoute et la deuxième est une voyante qui communique à l’aide d’ondes. Quant aux membres de la famille Sôma, ils sont tous extravagants. Certains membres sont des moulins à paroles, d’autres ont une double personnalité. Les personnages et leurs réactions n’ont rien de réalistes. L’humour se fait à partir de ce biais et à l’aide de dessins enfantins.

Le début de l’histoire nous permet de comprendre le lien qu’ont les membres de la famille Sôma avec leur malédiction. Cette malédiction empoisonne leur existence car ils ne peuvent pas serrer dans les bras la personne qu’ils aiment. Ainsi, toute histoire d’amour semble être impossible lorsqu’on est maudit de la sorte. Quant à l’amitié, il faut faire attention à ce que ce secret soit bien gardé. Sinon, il faudra effacer la mémoire de cette personne qui oubliera l’amour/l’amitié qu’un des membres de la famille Sôma lui aurait témoigné.

Visage de la famille Soma.
Tohru et la famille Sôma

La seconde moitié de cette série est plus intéressante car il y a un changement dans sa structure et dans les dessins. Au début de la série, les visages sont très anguleux. Au fil des volumes, ces visages s’affinent en s’élargissant et en s’arrondissant. Les yeux rétrécissent également. Il y a une évolution visible dans les dessins. Par contre, les cases restent toujours assez vides du début jusqu’à la fin du manga.

Les personnages vieillissent au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. Ce qui fait que les personnages grandissent en taille au cours de leur scolarité. Ça fait plaisir de voir que l’auteure a pensé à tout (même si au lycée, de ce que je vois, on ne grandit plus beaucoup normalement. On va dire que les personnages ont tous un retard de croissance.).

La narration change également car la seconde moitié de la série axe plutôt sur la psychologie et le passé des personnages. Le récit est donc plus sombre. Il y a énormément de monologues et de réflexions intérieurs. Les personnages nous dévoilent leurs peines, leurs failles, leurs joies et toutes leurs noirceurs sans aucune pudeur. Alors qu’ils semblaient très stéréotypés, les protagonistes apparaissent désormais comme étant complexes et complexés. La Tohru du début, insipide par sa candeur et par les récits de sa maman, est en fait une personne cassée. Il en est de même pour les autres personnages. Sourire et ne rien dire ne veut pas dire que tout va bien dans notre vie. Tous les protagonistes ont peur du rejet des autres (pour Tohru, elle voulait que sa mère la regarde, donc elle passait son temps à jouer la fille modèle). Nous découvrons que les personnages sont finalement humains.

Au fil des tomes, j’ai remarqué que les relations entre les personnages sont de plus en plus naturelles car mieux retranscrites sur papier. La rivalité entre Kyô et Yuki paraissait artificielle au début car elle mettait des scènes de baston dispensables (ces scènes disparaissent progressivement). À la fin, ces deux-là se chamaillent toujours mais la mise en scène et les dialogues sont plus convaincants. De plus, les histoires sentimentales, inexistants au départ, prennent de plus en plus d’importance vers les derniers tomes. Ceci rappelle qu’on est bien dans un shôjo manga.

Par ailleurs, la mangaka a bien su scénariser Fruits Basket car les phrases mystérieuses et les comportements ambigus ont tous été expliqués. L’auteur a la réponse à tout. Elle maitrise bien son œuvre. La fin m’a convenu même si elle est légèrement sirupeuse (il y a pire dans le genre).

Bref, j’ai aimé le manga Fruits basket pour son intrigue, ses personnages et leur psychologie. C’est un manga qui s’améliore au fil des tomes. Donc, si vous n’accrochez pas à la première moitié de la série, la deuxième moitié beaucoup plus sérieuse pourra peut-être vous faire changer d’avis (ou non).

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Yuki, Tohru et Kyo collés ensemble.

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