Dernier coup de ciseaux

Résumé :

Un salon de coiffure. Des coiffeurs et des clients hauts en couleur. Une journée apparemment banale. Sauf qu’un meurtre a eu lieu à l’étage du dessus. Et le coupable serait une personne présente dans le salon de coiffure.

Toi qui es dans le public, tu as assisté à tout ce qui s’est passé dans le salon de coiffure. Tu peux ainsi témoigner et aider les policiers à démasquer le meurtrier. Tes interventions sont précieuses car tu es le héros ou l’héroïne de cette pièce.

« Dernier coup de ciseaux » est une pièce de théâtre à la fois comique et dramatique, dont la particularité est d’être interactive. C’est-à-dire que les spectateurs participent à la pièce de théâtre. Curieux de savoir comment se déroule une telle pièce de théâtre, je suis parti en famille voir « Dernier coup de ciseaux » au théâtre des Mathurins.

Avant de vous partager mon avis, je vais vous décrire brièvement l’histoire, les personnages et le déroulement de la pièce, pour vous donner ou non l’envie d’y aller. Ne vous inquiétez pas, je ne révélerai rien d’important.

Histoire de l’œuvre

« Dernier coup de ciseaux » a été originellement écrit en 1963 par Paul PÖRTNER, un dramaturge allemand qui avait intitulé la pièce « Scherenschnitt oder Der Mörder sind Sie ».

Paul PÖRTNER a cédé ses droits d’auteur à deux Américains, Marilyn ABRAMS et Bruce JORDAN, qui ont réintitulé la pièce en « Shear Madness ». La première représentation a eu lieu en 1980, à Boston, au Charles Playhouse Stage. Cette pièce a eu un succès fou et cartonne encore actuellement. Elle est encore jouée à Boston après toutes ces années, et elle s’est exportée dans d’autres pays comme la France, le Canada, le Mexique, la Grèce, la Pologne et la Corée du Sud.

Concernant la version française, la pièce de théâtre a été adaptée par Sacha DANINO et Sébastien AZZOPARDI qui est également le metteur en scène. La première représentation a eu lieu en 2011 au théâtre des Mathurins.

Les personnages

Les personnages sont au nombre de 7 et sont stéréotypés à outrance. Malgré ça, chaque personnage possède un caractère bien trempé, lançant des vannes bien placées et légèrement acidulées. Voilà une brève description de chacun d’eux.

Le coiffeur :
Il est gay et efféminé. C’est une folle totalement assumée portant des vêtements moulants d’un jaune criard. Il est le propriétaire du salon de coiffure. Il adore les potins et les beaux garçons.

L’assistante :
Elle est sexy et ne laisse pas indifférents les clients masculins. Sa beauté est inversement proportionnelle à son QI.

L’homme d’affaire :
Il est producteur et a une apparence très sérieuse. Il n’est pas méchant mais cynique sur les bords. Il ne peut s’empêcher de faire des remarques blessantes.

La richissime cliente :
C’est une cliente régulière du salon. Elle est relativement âgée et est très propre sur elle. Elle fait des critiques acerbes sur le petit peuple.

La voisine du dessus :
C’est une pianiste qui s’est retirée de la scène. Elle joue parfois du piano aux horaires d’ouverture du salon, ce qui a tendance à énerver le coiffeur.

Les policiers :
Les deux policiers (le subordonné et le commissaire) sont présents pour faire avancer l’enquête. Malgré leur fonction, ils ont une attitude très décomplexée, faisant régulièrement des blagues à tout-va.

Déroulement de la pièce

La pièce est bien évidemment découpée en plusieurs actes. N’ayant pas le texte sous la main, je vais plutôt parler de partie car je ne me rappelle plus exactement quand l’acte commence et se termine. Vous pouvez lire tranquillement le texte qui suit car il ne contient aucun spoiler.

1ère partie : avant le meurtre

Le début de la pièce commence sans qu’on ne comprenne vraiment qu’elle commence. Je m’explique. Alors que les lumières côté spectateurs restent toujours allumées, les acteurs se déplacent sur scène sans dire un mot. Au départ, je pensais que c’était des employés du théâtre qui réglaient des problèmes techniques. Mais en fait, c’était bel et bien les acteurs de la pièce qui étaient déjà sur scène.

Ensuite, les lumières côté spectateurs s’éteignent et de la musique rythmée se fait entendre. Dès lors, les acteurs font du pantomime jusqu’à ce que la musique s’arrête brutalement.

Les acteurs commencent à parler. Ils s’échangent des répliques bien pensées. On commence à percevoir le caractère de chacun et le lien entre les différents personnages. La première partie se termine dès que le cadavre est découvert. 

2ème partie : l’enquête

La police est au courant des faits. Deux policiers débarquent alors dans le salon de coiffure. Ils vont interroger, un par un, les suspects présents dans le salon afin de connaitre leur mobile.

Ensuite, les deux policiers vont demander aux suspects de reconstituer les évènements ayant eu lieu peu avant le décès de la victime. Pour ce faire, ils vont demander de l’aide aux spectateurs qui devront alerter les policiers, en levant la main, lorsqu’un personnage ment. Il faut être très réactif. Cette deuxième partie se termine lors de la fin de la reconstitution.   

3ème partie : l’entracte et le dénouement

Il y a un petit entracte pour que vous puissiez aller aux toilettes et commander des boissons au bar. Par ailleurs, il est possible de poser des questions au commissaire qui se trouve à l’extérieur de la salle. Vous pouvez en profiter pour lui partager vos théories les plus fumeuses. Pour les personnes qui sont restées dans la salle, les autres acteurs restés sur scène continuent leur vie et apostrophent par moments quelques spectateurs.

Lorsque la pièce reprend, le commissaire vous laisse poser des questions aux différents suspects. De cette manière, vous pouvez obtenir de plus amples informations sur ce qu’ont fait les acteurs durant leur absence sur scène. Il est aussi possible de relever des contradictions.

À un moment donné, le commissaire interrompt la foire aux questions et vous demande de désigner un coupable en votant à main levée. Bien évidemment le personnage qui reçoit le plus de voix est désigné coupable. Le choix du coupable (qu’il soit juste ou non) a une incidence directe sur le dénouement final.

Mon avis

Je ne me suis pas ennuyé un seul instant. J’ai trouvé la pièce très dynamique et très rigolote (il faut aimer l’humour potache). J’ai bien apprécié la mise en scène et le jeu d’acteur.

Certains pourraient reprocher aux personnages d’être trop stéréotypés et donc d’être trop convenus. Me concernant, cela ne m’a pas dérangé car c’était totalement assumé, et parfois décalé. À vrai dire, je me suis attaché à ces personnages aux réactions loufoques.

J’ai bien aimé l’idée d’intégrer les spectateurs dans la pièce. C’est vraiment un point positif car on se sent tout de suite plus impliqués. Durant toute la pièce, je vous recommande vivement de faire attention aux moindres détails, que ce soit au niveau des gestes ou des mots, car le moindre élément peut faire basculer l’enquête. Étant mal placé, je n’ai pas pu voir ce que faisaient certains personnages. Du coup, je n’ai pas pu relever des comportements potentiellement suspects.

La reconstitution est la partie de la pièce qui m’a le plus plu. Il faut faire travailler sa mémoire (c’est bien pour lutter contre l’Alzheimer) et il faut être réactif. De plus, on sent que les acteurs improvisent en fonction de nos questions. Ils se dépatouillent avec plus ou moins de brio. Et c’est drôle de voir comment des acteurs professionnels réagissent spontanément avec le public. J’ai trouvé qu’ils avaient beaucoup de talents et de tchatche. C’est leur métier après tout.  

Toutefois, bien que la pièce soit interactive et demande un peu d’improvisation de la part des acteurs, le tout est quand même bien carré. Il y a un scénario et un texte que les acteurs se doivent de suivre.

Pour conclure, je vous conseille vivement d’y aller si vous appréciez le second degré. L’intrigue n’est pas particulièrement étoffée mais la mise en scène est convaincante. C’est une pièce de théâtre qui peut plaire aux enfants et aux adolescents car, bien qu’il y ait un meurtre, la pièce n’est pas macabre pour un sou. D’ailleurs, il y avait de nombreux chérubins qui étaient interrogés par le commissaire. On sentait qu’ils étaient très attentifs à la pièce de théâtre et qu’ils réfléchissaient à des solutions envisageables.

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