Auteur : HARARI Yuval Noah
Genre : Essai
Pays : Israël
Année de parution : 2011
Sapiens : Une brève histoire de l’humanité a été un best-seller dans de nombreux pays. Ce qui est surprenant car il ne s’agit pas d’un roman à sensation forte à la Stephen KING ou bien d’un roman d’amour. Non, ce livre n’est rien d’autre qu’un roman anthropologique qui décrit l’évolution de l’espèce humaine à travers les âges. De prime abord, le sujet abordé n’a pas l’air très grand public. Pourtant, ce livre a eu un succès commercial. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cela ? Un effet de mode car le consommateur est un mouton ? En fait, la raison de ces ventes est assez évidente. L’auteur a su vulgariser son œuvre pour le rendre accessible. De plus, les sujets abordés sont d’actualité.
Contenu de Sapiens : Une brève histoire de l’humanité
Pour retracer l’histoire de l’humanité, l’auteur a découpé son exposé en quatre parties distinctes. Je vais décrire chaque partie pour que vous ayez un aperçu du contenu du livre.
1ère partie : La Révolution cognitive
La première partie aborde la Révolution cognitive et explique comment l’homme a gravi les échelons au niveau de la chaine alimentaire. L’auteur remet les pendules à l’heure concernant l’évolution humaine. Ce n’est pas comme Pokémon ! Une espèce évolue de manière continue, ce qui fait qu’il est normal d’avoir des individus ayant des caractéristiques différentes au sein de la même espèce. Et lorsque ces individus ne sont plus interféconds, ils n’appartiennent plus à la même espèce. Les évolutions biologique et génétique, et le mode de vie (nourriture, relations sociales…) de notre espèce au cours du temps sont également abordés.
2ème partie : La Révolution agricole
Cette révolution cognitive a permis la révolution agricole qui est le sujet central de la deuxième partie du livre. Le passage d’un mode de vie nomade à une vie sédentaire avec une structure plus complexe est expliqué. Les avantages et les inconvénients de l’agriculture sur l’évolution de l’espèce humaine sont également abordés. En gros, la révolution agricole a permis de bâtir des empires, de créer des croyances pour souder la population (règles, normes…), d’inventer une écriture. Toutefois la hiérarchisation de la population en classe (esclaves, nobles…) s’est accentuée durant cette période.
3ème partie : L’Unification de l’Humanité
Avec la révolution agricole, les sociétés humaines sont toujours devenues plus grandes et plus complexes. Il a fallu trouver une astuce pour maintenir l’ordre dans ces sociétés. Ainsi, la troisième partie traite l’unification de l’humanité. La religion, l’argent, la notion de « bien » et de « mal », la culture d’un pays et la justice ont permis de contribuer à des sociétés plus homogènes et plus cohérentes. Toutefois, tous ces critères sont changeants. Il y a des choses que l’on acceptait avant que l’on accepte plus maintenant (et vice-versa).
4ème partie : La Révolution scientifique
Après avoir établi des sociétés stables, la révolution scientifique a pu émerger et cette révolution fait l’objet de la quatrième et dernière partie du livre. En fait, les sciences ne doivent leur existence que par l’acceptation de notre ignorance. La soif de découverte a permis de créer nos sociétés modernes car nous avons toujours voulu progresser dans nos découvertes scientifiques.
L’auteur parle également de l’instrumentalisation de la science au niveau politique et militaire (colonisation, armes…). C’est aussi dans cette période que les sociétés capitalistes et la révolution industrielle ont vu le jour. Ce qui a mené à une réorganisation des structures sociales et diplomatiques.
Le monde d’aujourd’hui est particulièrement apaisé. Il n’y a plus autant de guerres qu’auparavant. Cette partie se clôt sur les avenirs possibles de notre espèce. Certains paraissent très futuristes mais après tout, pourquoi pas ? Nos ancêtres du Moyen-Âge n’auraient jamais imaginé qu’un jour on puisse communiquer par téléphone. Dans tous les cas, l’avenir de l’espèce humaine n’est pas prédictible car trop hasardeux. C’est à nous de le construire.
Mon avis sur Sapiens : Une brève histoire de l’humanité
Le livre est bien construit et facile à lire. Ce livre est vraiment accessible malgré la complexité de son sujet. Il n’y a pas de mots compliqués, et pour illustrer ses propos, l’auteur utilise soit des photos/images/schémas, soit des exemples concrets, ce qui permet de clarifier davantage son exposé. De même, l’auteur n’hésite pas à redéfinir des termes ou des notions complexes escamotés par le langage courant car ces mots-clés permettent de comprendre le raisonnement de l’auteur.
Dans certains cas, l’opinion de l’auteur n’est pas tranchée car il existe plusieurs hypothèses acceptées par la communauté scientifique pour expliquer certains faits historiques. C’est bien d’avoir fait cela car cela permet de prendre du recul sur certaines idées reçues. En effet, dans n’importe quel domaine, toute notion est caduque. Si une découverte remet en question les travaux antérieurs, nous sommes forcément obligés de la prendre en considération pour se rapprocher de la « vérité ».
La vulgarisation des thèmes traités a contribué aux ventes faramineuses de ce livre. Toutefois, je trouve qu’il y a des procédés qui sont très peu scientifiques. Je suis certainement tatillon, surtout pour une œuvre grand public, mais l’auteur ne cite pas assez ses sources. Certains passages ont des références bibliographiques alors que d’autres non. C’est cela que je trouve étrange… Il est vrai que citer toutes ses sources pour chaque passage et en bas de chaque page seraient fastidieux. Toutefois, il aurait pu prendre l’initiative de faire comme dans les articles scientifiques (qui ne sont pas accessibles gratuitement sur internet), à savoir lister la bibliographie complète à la fin du bouquin, et mettre des numéros dans le texte qui renvoient aux références bibliographiques concernées. À vrai dire, par moments, j’ai eu l’impression qu’il fallait accepter pour argent comptant ce qu’il écrivait. À ce moment-là, je me suis demandé si c’était ses propres idées, ou bien une retranscription des idées de quelqu’un d’autre. Ceci m’a un peu perturbé car, à ce sujet, nous sommes dans le flou total du début jusqu’à la fin du livre.
Ce livre peut également faire polémique. En effet, il faut croire au darwinisme. Sinon, la pilule aura du mal à passer car ce bouquin ne fait que des allusions à cette théorie. Par ailleurs, ce livre aborde des sujets sensibles comme la religion (qui est souvent utilisée comme exemple), les pseudo-différences homme-femme (l’auteur n’est pas sexiste et apparemment, il n’a pas une vision dichotomique du genre sexuel humain) ou bien la cause animale. Nous ne sommes pas obligés d’être toujours d’accord avec ce qu’il expose. En effet, pour chaque thème abordé, il est possible de débattre parce que l’auteur sait qu’il ne détient pas la vérité absolue. En ce qui me concerne, cette lecture m’a permis d’avoir un autre regard sur la provenance de la viande (même si tout le monde le sait inconsciemment), mais aussi sur mon alimentation. L’auteur sera certainement content de lire ces lignes vu qu’il est végétalien.
Bref ! Pour résumer, Sapiens : Une brève histoire de l’humanité est intéressant car il vulgarise les connaissances accumulées sur l’espèce humaine. Il est donc simple à lire. Toutefois, même si les thèmes abordés sont d’actualité – les humains sont très nombrilistes alors rien de mieux que de parler de soi -, ce livre peut ne pas plaire à tout le monde car sa lecture demande plus de concentration qu’un roman de « gare ».
Si vous voulez lire la suite, ruez-vous sur Homo deus : une brève histoire de l’avenir.
Commander Sapiens : Une brève histoire de l’humanité sur : Amazon