Ville : Louvain / Leuven (code postal : 3000)
Province : Brabant flamand
Région : Flandre
Pays : Belgique
Mon entourage m’a toujours dit du bien de Louvain. Que c’était une belle ville avec de nombreux espaces verts et de somptueux bâtiments religieux ou culturels. Que c’était animé avec ses rues commerçantes, ses bars et ses restaurants. On m’avait dit aussi que la ville était jeune et dynamique grâce à la présence de l’Université de Leuven.
J’avais bien aimé me balader à Ottignies-Louvain-la-Neuve, sa consœur wallonne qui ne doit son existence qu’à des dissensions linguistiques… Vive la Belgique ! J’étais donc curieux de visiter son pendant flamand. Il est bon de savoir que Louvain peut aussi être la contraction de Louvain-la-Neuve. Pour lever toute ambiguïté, j’ai souvent entendu mes amis utiliser le nom néerlandais « Leuven » pour parler de la ville flamande Louvain.
Comment venir à Leuven ?
Depuis Bruxelles, le moyen le plus simple pour arriver à Leuven est de prendre le train. Depuis la gare de Bruxelles-Midi, le trajet dure minimum 30 minutes, et le billet de train aller coute 5,5€.
Depuis la région de Bruxelles, vous pouvez emprunter des bus de la compagnie De Lijn pour aller à Leuven.
Également, la ville se trouve à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport de Bruxelles qui est situé à Zaventem. Si vous venez d’un pays étranger lointain, vous pouvez atterrir dans cet aéroport pour ensuite emprunter le train pour arriver à Leuven
Comment se déplacer à Leuven ?
Les bus sont l’unique moyen de transport en commun mis à disposition dans la ville. Mais il n’est pas impératif de les utiliser car les monuments les plus importants se trouvent à proximité du centre-ville. De ce fait, vos pieds suffisent allègrement pour faire le tour de Leuven.
Que faire à Leuven ?
Il y a fort à faire à Leuven. Mais si vous vous organisez bien, une journée suffit amplement pour voir les incontournables de la ville.
Places
Leuven propose des places très charmantes à fouler. Profitez-en parce que c’est gratuit.
Grote Markt (Grand-Place) :
Le Grote Markt est la place à ne pas manquer. Elle n’est pas immense mais elle abrite l’Hôtel de ville (Stadhuis). J’ai trouvé ce bâtiment de style gothique très joli. Il est tout en hauteur et contient de nombreuses statues sur sa façade extérieure. Il est possible de visiter l’intérieur pour 4€. L’office du tourisme se trouve sur une aile du bâtiment.
La place abrite aussi l’église Saint-Pierre, l‘édifice religieux le plus important de la ville. Aussi, vous trouverez facilement aux alentours de la place des restaurants et des commerces.
Oude Markt (Vieux-Marché) :
Le Oude Markt est une place tout en longueur connue pour être très animée. Il y a de nombreux cafés et restaurants. En été, c’est l’endroit idéal pour se poser à une terrasse en sirotant une boisson fraiche.
Vaartkom :
Vaartkom est un quartier situé sur une ancienne zone industrielle. J’ai apprécié marcher le long du cours d’eau où de nombreux bateaux avaient amarré. L’attraction principale est la brasserie Stella Artois que l’on peut visiter.
Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven)
L’Université de Leuven fut fondée initialement en 1425 dans le Brabant Flamand. Elle fut fermée en 1797 pour rouvrir en 1816. En 1834, on la refonde en Université Catholique. Au cours du 20ème siècle, des tensions apparurent entre les étudiants francophones et néerlandophones. Ces tensions s’accentuèrent dans les années 1960, aboutissant à une scission des deux communautés en 1968. La section néerlandophone est restée à Leuven, alors que la section francophone a déménagé à Louvain-la-Neuve en 1972.
En vous baladant, vous trouverez de nombreux bâtiments de l’université éparpillés un peu partout dans la ville. Certains ont une architecture travaillée et sont visitables.
Bibliothèque Universitaire & la Tour (Universiteitsbibliotheek en toren) :
La gigantesque Bibliothèque Universitaire se trouve à cheval sur les trois places animées suivantes : Monseigneur Ladeuzeplein (on y organise un marché les dimanches), Herbert Hooverplein et Erasmusplein.
Pour 7€, vous pouvez visiter l’intérieur du bâtiment à l’aide d’un audioguide. Vous pouvez admirer les fabuleuses salles de lecture et les expositions temporaires. Vous pouvez escalader la petite tour, en gravissant les 5 étages, afin d’avoir une vue imprenable sur la ville.
Halle Universitaire (Universiteitshal) :
La Halle Universitaire était à l’origine une salle de vente de draps. Maintenant, elle sert de lieu d’inscription ou de soutenance de doctorat. On y trouve également un petit musée, une boutique et un café.
Amphithéâtre d’Anatomie (Anatomisch amfitheater van Rega) :
Il s’agit d’un bâtiment octogonal de style baroque datant de 1744. Auparavant, on y donnait des cours pour étudier et observer le corps humain. Pour ce faire, les étudiants assistaient au cours sur des tribunes en bois qui ont aujourd’hui disparu.
Collèges :
Je tenais à vous faire partager les bâtiments universitaires recensés par l’office du tourisme qui valent apparemment le coup d’œil :
- Collège d’Arras (Atrechtcollege) : fondé en 1508 par Nicolaus Ruterius pour les écoliers démunis. Abrite maintenant le bureau des relations internationales.
- Collège de Valk: abritait autrefois la Faculté des Arts. Maintenant, l’endroit est occupé par la Faculté des Sciences Juridiques.
- Collège du Saint-Esprit (Heilige-Geestcollege) : résidence universitaire qui accueille uniquement les garçons.
- Collège de la Haute Colline (Hogenheuvelcollege) : abrite la faculté des sciences économiques.
- Collège du Roi (Koningscollege) : fondé en 1579, ce collège accueille aujourd’hui l’institut zoologique.
- Collège Marie-Thérèse (Maria-Theresiacollege) : le bâtiment sert de salle de congrès, de cours et de concert.
- Collège du Pape (Pauscollege) : il s’agit d’une résidence pour étudiants.
- Collège des Prémontrés (Premonstreitcollege) : utilisé par le département de biologie et le monitorat de la faculté de sciences.
- Collège Van Dale (Van Dalecollege) : en 1569, le chanoine Pieter van Dale fonda ce collège pour accueillir les étudiants démunis d’Anvers et d’Alost inscrits en théologie, philosophie ou en droit canon. Aujourd’hui, le bâtiment abrite les services sociaux pour étudiants.
Château Arenberg :
En 1916, le duc d’Arenberg fit don de son domaine à l’université de Leuven. Le lieu a été réaménagé. Maintenant, il s’agit d’un campus où le château d’Arenberg accueille la faculté des sciences appliquées.
Musées
Le nombre de musées à Leuven est limité. Toutefois, certains pourront vous intéresser.
M Leuven :
Le musée M Leuven exhibe des collections d’art ancien et d’art contemporain. À l’origine, le musée se trouvait dans l’hôtel de ville. Il a été déplacé en 1917 dans l’ancienne habitation privée du bourgmestre Léopold Vander Kelen. Le billet d’entrée coute 12€.
Une partie des collections se trouve dans l’église Saint-Pierre. Vous pouvez faire une visite digitale sur une tablette ou en portant des Hololens. Les Hololens sont des lunettes qui permettent d’intégrer des hologrammes dans le champ de vision.
PARCUM :
PARCUM est un musée situé dans l’Abbaye du Parc, près de l’Église Saint-Jean l’Évangéliste. Pour 12€, vous pouvez contempler des collections liées à la religion, l’art et la culture.
Musée de Scoutisme & Guides (Scouts en Gidsen Museum) :
Ce musée retrace l’histoire des mouvements de scoutisme. L’entrée est gratuite.
Institut de Zoologie (Museum voor Dierkunde) :
Le musée abrite la collection zoologique de l’Université de Leuven où les pièces ont été réunies de 1850 à nos jours.
Églises, Abbayes & Béguinages
Leuven regorge d’édifices religieux qui sont dispersés dans toute la ville. Les plus importants se trouvent au centre-ville et ses environs. Bon courage si vous voulez tous les visiter !
Église Saint-Pierre (Sint-Pieterskerk) :
L’Église Saint-Pierre de style gothique date du 15ème siècle. La partie principale est gratuite. La partie annexe est payante. On peut faire un parcours en réalité semi-virtuelle en portant des Hololens. Ça a beau être l’église principale de Leuven, je n’ai pas trouvé l’intérieur très beau.
Grand Béguinage (Groot Begijnhof) :
Le Grand Béguinage est constitué d’un ensemble de bâtiments datant du 13ème siècle. De nos jours, le lieu sert de résidence pour les étudiants, les professeurs invités étrangers et les collaborateurs. J’ai trouvé l’endroit fort sympathique. Ça fait petit village avec ses maisons rouges, ses ruelles, son petit cours d’eau et ses coins verts.
Le Grand Béguinage abrite également l’Église Saint-Jean-Baptiste (Sint-Jan-De-Doperkerk), un édifice de style roman érigé en 1232.
Petit Béguinage (Klein Begijnhof) :
Autrefois, les femmes qui servaient à l’Abbaye Sainte-Gertrude résidaient au Petit Béguinage. Maintenant, il ne reste qu’une trentaine de maisons vendues à des particuliers. Le lieu n’est composé que de petites ruelles. C’est beaucoup moins enchanteur que le Grand Béguinage.
Non loin de là, se trouvent l’Église Sainte-Gertrude (Sint-Geertruikerk) et l’Abbaye Sainte-Gertrude (Sint-Geertruidabdij).
Abbaye du Parc (Abdij van Park) :
C’est un site historique du 12ème siècle qui abrite l’Église Saint-Jean-l’Évangéliste (Sint-Jan-de-Evangelistkerk) et le musée PARCUM. J’ai apprécié me balader dans ce lieu. C’est un coin vert relativement grand avec des étangs/lacs.
Abbaye Keizersberg (Abdij Keizersberg) :
L’Abbaye Keizersberg se trouve dans le parc portant le même nom. Le bâtiment n’est pas très grand. Le Parc de Keizersberg est plaisant à visiter au printemps et en été. Le parc est situé en hauteur, ça peut être pentu par endroits. Toutefois, je n’ai pas trouvé de jolis points de vue sur Leuven…
Église Saint-Michel (Sint-Michielskerk) :
L’Église Saint-Michel a été bâtie entre 1650 et 1666. Elle a été reconstruite en 1950. La particularité de cette église est d’abriter l’orgue baroque construite en 1769 par Heinrich Andreas Contius, un constructeur d’orgues estimé par le musicien Johann Sebastian Bach.
Chapelle Saint-Antoine (Sint-Antoniuskapel) :
La Chapelle Saint-Antoine contient la crypte du Père Damien qui y est enterré depuis 1936. À l’intérieur, des panneaux retracent le parcours de cet homme depuis l’éveil de sa vocation de missionnaire jusqu’à sa mort en 1889.
Église Saint-Quentin (Sint Kwintenskerk) :
D’après ce que j’ai compris, l’Église Saint-Quentin abrite des œuvres relatives à la peste, la grande pandémie de l’époque. L’église m’a laissé de marbre, mais la visite a été rendue agréable par la venue impromptue d’un guide qui m’a expliqué quelques éléments historiques du lieu.
Église Saint-Jacob (Sint-Jacobskerk) :
Il s’agit d’une église romane datant du 13ème siècle.
Église Notre-Dame des Dominicains (Predikherenkerk) :
L’édifice est de style gothique du Moyen Age, le plus ancien de Leuven.
Abbaye de Vlierbeek :
L’Abbaye de Vlierbeek a été construite en 1125.
Brasseries
Leuven se considère comme la capitale de la bière (ce n’est pas moi qui le dis, mais le site officiel !). Au début des années 1900, il y avait plus de 30 brasseries dans la ville et ses alentours. Mais beaucoup ont fermé depuis. Aujourd’hui, il est possible de visiter les quelques brasseries encore existantes afin de connaitre leur méthode de fabrication.
Brasserie Stella Artois :
La bière Stella Artois est connue mondialement. La brasserie est née à Leuven. Pour 8,5€, vous avez droit à une visite guidée.
Domus Brauhaus :
Il s’agit d’une petite brasserie artisanale que l’on peut visiter pour 8€ avec une dégustation de bière à la fin. La brasserie Domus Brauhaus existe depuis septembre 1985. C’est également un restaurant et une salle de fête.
Espaces verts
Leuven est une ville très verte. Vous tomberez facilement sur un parc durant votre visite. Je ne vais lister que les parcs considérés comme importants selon le site officiel.
Jardin botanique (Kruidtuin) :
Le jardin botanique de Leuven est le plus ancien de Belgique. Il a été aménagé en 1738 pour les étudiants en médecine. Le jardin est plutôt grand. C’est agréable de le parcourir lorsque la météo est clémente. Il y a un petit étang, des bancs pour se reposer, et des serres. La visite est gratuite.
Parc Saint-Donat (Sint-Donatuspark) :
Le parc Saint-Donat est conçu dans le style paysager anglais. On peut y trouver des vestiges d’anciens remparts et une tour en grès et en fer.
Dijlepark :
Le pont et le pavillon font du Dijlepark un endroit charmant.
Dijleterrassen :
Le Dijleterrassen est un coin intéressant pour se poser grâce à ses terrasses mises à disposition en bordure de la Dyle. Toutefois, quand j’y suis allé, l’eau était marron (boueuse ?). Ce n’était pas très beau à voir.
Heverleebos & Meerdaalwoud :
Le bois d’Heverlee est axé sur les loisirs avec des itinéraires balisés pour les cyclistes et les piétons. La forêt de Merdaal n’est que partiellement accessible afin de protéger sa faune et sa flore.
Provinciedomein Kessel-Lo :
Il s’agit d’un parc familial dédié aux loisirs, aux sports et à l’éducation.
Sluispark :
Sluispark est situé près du quartier Vaartkom. Il n’est pas très grand ni intéressant à visiter. La pelouse est rasée à ras.
Étangs de Bellefroid (Vijvers van Bellefroid) :
Les étangs de Bellefroid ont été construits en 1940 par la famille Bellefroid pour y élever des carpes. On peut se balader dans le parc, piqueniquer et observer les oiseaux grâce aux palissades d’observation.
De Bruul :
Situé au cœur de la ville, le parc De Bruul comprend une aire de jeux et un terrain de basket.
Parc Heuvelhof :
Parc avec aire de jeux et piste finlandaise.
Parc Belle-vue :
Parc tout en longueur.
Quelles sont les spécialités de Leuven ?
Hormis la bière, vous ne trouverez pas de spécialités locales typiques de Leuven.
Stella Artois :
Très connue, la bière Stella Artois est une bière blonde de fermentation basse de type pils.
Bilan de ma visite à Leuven
Honnêtement, j’ai trouvé que Leuven est une belle ville flamande. On y trouve de tout : des musées, des beaux bâtiments (religieux), des parcs et des allées commerçantes pour faire du shopping. Aussi, il y a pas mal de restaurants et de pubs au centre-ville. Tout cela rend la ville dynamique.
La première fois que je suis allé à Leuven, je me suis baladé une journée sans entrer dans un musée car cela m’aurait pris trop de temps. Et je dois dire que marcher dans les rues suffit amplement pour passer une belle journée, tant la ville regorge de sites touristiques gratuits. Chose rare, je n’ai pas eu un coup de cœur pour un endroit particulier. J’ai réussi à voir les « incontournables » de Leuven en une journée. Mais il faut au moins passer 2-3 jours pour bien visiter la ville.
Bref ! Leuven est une ville plaisante à visiter. Y vivre doit être aussi très agréable au vu de ses infrastructures. Je vous recommande de la visiter si vous vous ennuyez. Si vous habitez en région bruxelloise, Leuven n’est situé qu’à 30 minutes de Bruxelles. Le temps de trajet est court et le déplacement en vaut la peine pour une petite balade.
Voici le site qui m’a aidé à organiser ma visite à Leuven :
— Visit Leuven
Commander un guide de la Belgique sur : Amazon
St-Augustin, le 28 octobre 2021.
On peut toujours se corriger
Monsieur, Madame,
Malgré que mon courriel du dernier mois à visitleuven.be, qui fait officiellement la promotion des attraits touristiques de la ville, n’ait pas porté fruit – voyez les approximations qu’on y trouve sur l’orgue de St-Michel –, je tente maintenant ma chance pêle-mêle auprès de gens moins «mêlés», comme on dit chez nous.
Accueil → À voir & à faire → Curiosités → Béguinages, abbayes & églises
«Depuis mai 2021, cette église abrite l’orgue baroque restauré, construit par Heinrich Andreas Contius en 1769 pour l’église Sainte-Trinité à Liepaja (Lettonie).» (visitleuven.be.)
Votre site, parlant de l’église St-Michel, à Louvain, dit «cette église [abrite] l’orgue baroque construit en 1769 par Heinrich Andreas CONTIUS.» Oui… mais Non! Ah! Les verbes! On devrait plutôt y lire: «cette église abrite un orgue reconstitué de Heinrich Andreas Contius à partir de celui qu’il a construit en 1769 pour la cathédrale luthérienne de la Ste-Trinité de Liepaja (LETTONIE), instrument qui existe encore aujourd’hui.»
Je suis organiste depuis 1965. À partir de 2007, j’ai construit un fichier de 3 300 fiches d’autant d’orgues construits ou localisés au Québec (province de l’Est du CANADA). J’ai aussi mené des recherches sur les orgues du monde sous l’aspect de la beauté et de l’ingéniosité de leur buffet. J’ai vu entre 3 000 à 4 000 buffets. Trois-cents d’entre eux ont mérité, à mes yeux, un dossier élargi. De plus, j’ai étudié le facteur d’orgue du Québec en opération depuis 1826, soit CASAVANT. L’analyse du livre de Jeanne D’Aigle, L’Histoire de Casavant Frères, 1880-1980 (D’AIGLE, St-Hyacinthe, 1988, 817 [+ 111]p.) m’a amené à en faire la critique (162 pages) et en connaître de plus en plus sur l’orgue. De 1963 à 2018, j’ai essayé 126 orgues. Finalement, je collabore au site étasunien OHS (ORGAN HISTORICAL SOCIETY, qu’on atteint aussi par pipeorgandatabase.org), en leur faisant parvenir des Mises-à-jour au sujet de quelques orgues sur lequel j’ai découvert des renseignements que le site n’a pas. Je ne suis peut-être pas un expert international de l’orgue, mais j’en connais un peu plus que la moyenne des ours, comme on dit chez nous.
Quand on parle d’orgue, construire, restaurer ou reconstruire ont des définitions précises. CASAVANT, pour reconstruire ou restaurer un instrument, va le démonter et le transporter à ses ateliers. Restaurer va, laissant sur place le buffet, réparer, changer ce qui est défectueux et corriger des erreurs de construction ou des maladresses liées à des modifications antérieures. Reconstruire va conserver ce qui est le plus précieux: la tuyauterie. Tout le reste du buffet et de la partie instrumentale va être refait, conservant tout ce qui est dans le meilleur ordre, à la manière de l’orgue original et va améliorer les techniques anciennes devenues trop lentes ou trop fragiles.
Aujourd’hui, les mots reconstruction, restauration et maintenant reconstitution se sont mis à fréquenter, pas trop harmonieusement, les mots rénovation et relevage qui sont encore approximatifs. Emprunté des facteurs anglais, le mot rénovation signifie «to repair, to restore to a previous condition or to a good state», mais il veut aussi dire «to make new again». Utilisé par les facteurs européens, le mot relevage signifie «remettre en bon état», ce qu’ils rapprochent de «reconstruire».
Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’orgue qui se trouve maintenant dans l’église St-Michel est une copie de l’orgue CONTIUS qu’il a fait, en 1769, pour la cathédrale luthérienne Ste-Trinité de Leipaja et qui nous est parvenu jusqu’à aujourd’hui. En faisant la reconstitution de cet orgue, les artisans ont appris des techniques propres aux orgues anciens: fabrication des tuyaux de bois et de métal; choix des bois pour la charpente, pour la façade, pour les décorations et les sculptures, et pour les parties mobiles; choix des peaux pour les souffleurs; choix des accès libres à la partie instrumentale.
Espérant vous avoir intéressé passionnément à cet orgue peu commun et un brin au monde des orgues comme chefs d’œuvre et comme instruments de musique. Des tuyaux, ce sont des tuyaux. Mais les disposer pour que l’œil soit charmé, c’est une autre chose. Chacun de ses instruments cache aussi une histoire de une à trois années pour sa gestation, puis un album des péripéties de l’orgue dans le temps de son existence, etc.
rené Le Grand, Québec (CANADA)
P.S. Je joins le brouillon du texte qui apparaitra à la page des photos et croquis du dossier de cette reconstitution.
«En Belgique, la FOUNDATION CONTIUS, mise sur pied le 6 juin 2006, projetait de réaliser la reconstitution d’un orgue de Heinrich Andreas CONTIUS (1708-1795ca). En Lettonie, ce facteur d’orgue a produit 13 orgues, de 1739 à 1788, dont celui de la cathédrale St-Jacques de Riga dont on a encore le plan d’élévation et celui de la cathédrale luthérienne Ste-Trinité de Liepaja, le seul qui nous soit parvenu jusqu’à ce jour.
Dès 2005, la Fondation a présenté une esquisse de l’orgue à faire à l’église St-Pierre de Louvain (BELGIQUE). Après quelque temps, la paroisse a changé d’idée. En 2009, un autre croquis est avancé pour l’église St-Michel dans la même ville. Depuis 2013, l’orgue, confié au consortium FLENTROP et POTVLIEGHE, a pris forme de jour en jour. Nous verrons ici l’état final de l’instrument, en octobre 2021.»