Auteur : GIDE André
Pays : France
Genre : Roman
Année de publication : 1909
C’est le premier roman d’André GIDE que je lis. Je connaissais de nom certaines de ses œuvres sans avoir l’envie d’en lire une. En farfouillant dans la bibliothèque de mes parents, je suis tombé sur La porte étroite, un court roman de moins de 200 pages. Je m’étais dit que c’était le moment ou jamais de lire du André GIDE. Donc, voici ma brève critique de La porte étroite ne contenant aucun spoiler :
Résumé :
Jérôme est amoureux de sa cousine Alissa qui est tiraillée entre l’amour qu’elle lui porte et Dieu. Fin de l’histoire.
Mon avis sur La porte étroite
Comme beaucoup d’anciens textes, l’intrigue est mince (pour ne pas dire qu’il ne se passe quasiment rien). Tellement que révéler la moindre petite information reviendrait à spoiler l’histoire. Il n’y a aucun suspense. Tout est prévisible. Heureusement que le style d’écriture sauve le tout. Autant être honnête, c’est bien écrit. Les mots utilisés sont précis. Mais les tournures littéraires sont trop pompeuses et l’écriture trop vieillotte. Ça n’en reste pas moins agréable à lire si on fait abstraction de cela.
Une histoire mince peut être intéressante si elle est bien traitée. Ici, il ne s’agit que d’une banale mais complexe histoire d’amour entre Jérôme et Alissa sur fond religieux, où se mêlent de petites intrigues. Jérôme et Alissa jouent au jeu du chat et de la souris tout le long du roman. C’est d’un pénible ! Qu’est-ce qu’ils étaient compliqués et puritains à l’époque, ma parole ! En lisant ça, je suis bien content de vivre au 21ème siècle.
L’auteur a voulu dépeindre Alissa comme une femme pure et innocente qui possède des faiblesses dues à sa condition humaine. Elle est dévouée à Dieu. Pourtant, elle aime son cousin, ce qui est une forme d’inceste. Quel paradoxe ! Je sais que c’était une pratique courante de se marier avec un membre de sa famille dans l’ancien temps, n’empêche que c’est une chose qui ne se fait plus beaucoup de nos jours (bien que je puisse comprendre qu’on puisse tomber amoureux d’un membre de sa propre famille, car l’amour reste de l’amour). Ils avaient quand même des mœurs bien différentes des nôtres à l’époque. Et je me demande comment elles ont changé entretemps. Dans tous les cas, pour résumer brièvement le comportement d’Alissa avec des mots et des expressions plus contemporains, Alissa est une grosse larve à qui on aimerait bien donner des baffer pour la secouer ne serait-ce qu’un peu. Alissa parait timorée comme ça mais c’est juste de la masturbation intellectuelle ! Elle ne sait tout bonnement pas profiter de la vie.
En ce qui concerne Jérôme, ce n’est guère mieux. Il est terriblement amoureux de sa cousine mais il ne fait rien de bien sérieux avec elle. L’auteur qualifie son comportement de « vertueux ». Moi, je dirai plutôt qu’il adopte un comportement apathique. Il est mou du genou celui-là, et trop respectueux des codes sociaux. Au final, ces deux-là font bien la paire. Ils sont aussi coincés l’un que l’autre. C’est pour cela que leur relation n’avance pas.
En ce qui concerne Juliette, la petite-sœur d’Alissa, c’est à mes yeux le personnage le plus intéressant. Sauf que l’auteur n’a pas pu la développer à fond, car Jérôme est le narrateur de cette histoire. Du coup, nous n’avons pas accès aux pensées de Juliette. C’est regrettable. J’aurais aimé savoir ce qu’elle pensait de sa sœur et de Jérôme après son « sacrifice » qui est quasiment inutile. N’en veut-elle pas à Alissa et à Jérôme de s’être sacrifiée pour eux et pour du beurre au final? La seule chose que l’on sait, c’est qu’elle a des regrets. On n’en sait pas plus.
Pour conclure, je trouve que c’est un texte qui a mal vieilli. Le style d’écriture est joli mais trop désuet. Le comportement des personnages également. Ça ne reste que mon point de vue.
Au départ, à la lecture du roman, je pensais que c’était une œuvre très ancienne. En fait, ce texte date seulement de 1909. Il a donc seulement un siècle et des poussières. Cette œuvre n’est donc pas si vieille que cela.
Malgré tous ces défauts que je lui trouve, ça n’en reste pas moins un livre intéressant.
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