Titre original : グレート・ティーチャー・オニヅカ
Mangaka : FUJISAWA Tôru
Genre : Shônen
Tomes : 25
Années de publication : 1997 – 2002
Great Teacher Onizuka ou GTO (qui est la suite du manga Young GTO ou Shonan jun’ai gumi) était le manga phare de mon adolescence. À cette époque, je devais être au collège et j’attendais impatiemment la sortie du nouveau tome. Je regardais également l’animé diffusé gratuitement sur Canal + avec son horrible doublage en français.
J’adorais lire et relire ce manga pour son côté loufoque totalement assumé. Le personnage principal Eikichi ONIZUKA est l’antihéros par excellence. C’est d’ailleurs grâce à lui et à ses nombreuses frasques que ce manga a eu tant de succès en France et au Japon.
Bien que ce manga ait donné de nombreuses suites, ça fait plus de 10 ans que cette série est terminée. Par pure nostalgie, j’ai décidé de les relire d’une traite avec cette fois-ci un œil plus adulte.
Résumé de GTO :
Eikichi ONIZUKA est un jeune voyou puceau de 22 ans. Il ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Tout ce qu’il veut, c’est gagner beaucoup d’argent et surtout se taper des filles. Pour satisfaire ce dernier point, il décide de devenir prof pour une raison peu avouable : mater les jeunes filles.
Eikichi arrive à obtenir un poste dans une école privée. Il est même prof principal de la 3ème 4, une classe très difficile qui harcèle les profs depuis un an. Ses élèves vont tout faire pour lui faire vivre un enfer. Eikichi va devoir ruser pour régler tous les conflits avec ses élèves afin de garder son poste.
Mon avis sur GTO
L’histoire peut se diviser, selon moi, en trois grandes parties. La 1ère partie introduit Eikichi et nous raconte les stages qu’il effectue pour devenir prof. Des références au manga précédent sont légions afin de comprendre la personnalité et le passé d’Onizuka qui est un ancien voyou.
La 2ème partie relate la prise de poste d’Eikichi au collège Kissho. Une ribambelle de personnages apparait alors sous les yeux du lecteur : des professeurs tordus et des élèves harceleurs. Les chapitres de cette partie sont assez classiques. On nous présente le groupe d’élèves qui veut la peau d’Onizuka. Ce dernier déjoue les plans machiavéliques des morveux en question avec des méthodes peu orthodoxes (la plupart du temps par la violence…). Il leur donne à sa manière des cours particuliers pour qu’ils apprennent les valeurs de la vie. Ensuite, ce petit groupe d’élèves se remet en cause et change d’attitude envers Onizuka. La scénarisation est classique mais efficace. Par moments, nous suivons les manigances des collègues d’Onizuka. La plupart le détestent à cause de son manque de pédagogie et veulent qu’il soit mis à la porte. Malheureusement pour eux, Onizuka est protégé par la secrétaire générale, son ange gardien.
La 3ème et dernière partie commence lors de la venue d’une nouvelle directrice qui cherche à virer Onizuka à la moindre occasion en le mettant dans des situations improbables. Par ailleurs, de nouveaux élèves au passé obscur se sont inscrits dans l’établissement. Ces nouveaux arrivants ne sont là que pour satisfaire les désirs de vengeance de la nouvelle directrice. Cette partie est courte mais conclut correctement le manga qui ne s’étire ainsi pas trop en longueur.
De prime abord, l’histoire parait très convenue. Eikichi est THE Prof, THE sauveur qui va régler les problèmes de ses élèves. L’histoire parait banale comme ça mais les personnages rattrapent le tout. Commençons par Onizuka qui, contrairement aux autres œuvres du même genre, n’a pas l’étoffe d’un prof. Il n’est pas cultivé et ne mérite pas ses diplômes. En gros, il n’a aucune compétence pour occuper un tel poste. Mais Onizuka arrive à pallier ce défaut grâce à son « intelligence » du cœur. Il distribue par moments à ses élèves des propos moralisateurs afin de les aider à devenir des adultes responsables.
Les autres personnages ne sont pas en reste. Ils ont leur caractère à eux, aussi déjantés que celui d’Onizuka. Il est drôle de voir comment l’auteur a su dessiner l’inhumanité des personnes ordinaires dans son œuvre. Tous les personnages, y compris Onizuka, sont cruels, violents et pervers. Leurs comportements s’expliquent par des failles et des blessures de vie. Eh oui, les personnages sont tous cassés.
Honnêtement, c’est la première fois que je lis un manga avec des personnages ayant un si mauvais fond. Et c’est tellement réaliste. Les élèves ne respectent plus rien car ils ne croient plus en rien. Ils se moquent entre eux afin de se défouler. La violence dans GTO peut être aussi bien verbale que physique.
Les dessins jouent un grand rôle dans le succès de ce manga. Les personnages ont tous des têtes étranges dans les moments embarrassants. Ils grimacent très souvent. Ça accentue l’effet comique de l’œuvre. Les dessins se bonifient avec le temps et c’est plaisant à voir.
Le manga est aussi une critique de la société japonaise, à commencer par le système scolaire qui ne met pas en avant le côté humain. D’autres thèmes forts sont abordés comme l’anticonformisme, le harcèlement, l’irrespect des convenances, le suicide, la mesquinerie…
L’auteur arrive à mêler tous ces thèmes avec brio sans un côté dénonciateur ou moralisateur.
Alors, que dire de GTO ? Pour moi, ce manga est toujours une perle. La narration et les dessins me captivent toujours autant, même si tout est surjoué, improbable et assumé. Les situations rocambolesques s’enchainent sans aucune logique. Et j’adore ce côté décalé.
J’apprécie également le côté réaliste de l’œuvre qui met en scène des personnages remplis de noirceur. Des gens qui veulent vous détruire, j’en ai rencontré des tas dans ma vie ! Alors je m’y retrouve totalement dans ce manga.
Aussi, le personnage d’Eikichi me séduit toujours autant. Il a un côté humain fort appréciable. Adolescent, j’aurais aimé avoir un prof comme lui. Maintenant, je nuancerais mes propos. Je veux quand même un prof compétent dans sa matière…
J’ai vraiment pris plaisir à relire d’une traite l’intégralité de la série. Je conseille ce manga pour son ambiance déjantée et ses personnages travaillés.
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