Titre original : ファミリーコンポ
Mangaka : HÔJÔ Tsukasa
Genre : Seinen
Tomes : 14 (série terminée)
Années de publication : 1996 – 2000
Résumé :
Masahiko vient de perdre son père. Il se retrouve alors orphelin. Son avenir s’annonce bien sombre financièrement parlant. Un beau jour, sa tante Yukari lui rend visite et propose de l’héberger. Masahiko hésite car c’est la première fois qu’il voit cette tante. Toutefois, il décide d’aller au domicile de Yukari en fin d’’après-midi. Il fait la connaissance de son oncle Sora et de sa cousine Shion qui fête ce jour-là son anniversaire.
Au cours de la soirée, il apprend que cette famille est atypique. En effet, le couple a inversé les rôles : sa « tante » Yukari est en fait un homme qui se travestit en femme, et son « oncle » Sora est une femme travestie en homme !
Masahiko, choqué par ce « couple au sexe inversé », décide quand même de vivre avec eux. En vivant chez les Wakanae, Masahiko peut poursuivre ses études à l’université. Cependant, la cohabitation ne sera pas de tout repos.
Mon avis sur Family Compo
Les dessins :
J’adore les illustrations. Je les trouve très belles car elles mettent en valeur les personnages. Toutefois, Shion est un peu trop présente. J’aurais aimé voir d’autres protagonistes en couverture.
En feuilletant le manga, on retrouve la patte du mangaka. Les personnages ont un air de « City Hunter » dans leur design. Et c’est plutôt réussi. Sinon, le manga regorge de petits détails. On sent que le mangaka s’est appliqué durant l’élaboration de ses planches.
Les personnages :
Je trouve que les personnages sont le point fort de Family Compo. Ils sont tous attach(i)ants. Masahiko, qui est le personnage principal, est un peu mou du genou. Il n’arrive pas à prendre de décisions. Il ne sait pas dire « non ». Il ne fait pas très adulte. Durant tout le manga, il sera ballotté entre ses propres désirs et ceux des autres. Son caractère peut être agaçant à la longue.
Sa cousine Shion est son exact opposé. Elle est affirmée, vive et intelligente. Elle parait plus mure que Masahiko qui est pourtant plus âgé. Elle sauvera plus d’une fois Masahiko qui a le don de se mettre dans le pétrin.
L’oncle Sora et la tante Yukari sont des parents exemplaires. Yukari est l’épouse parfaite, belle et serviable. Alors que Sora est plutôt d’un tempérament impulsif. Leur personnalité parait un peu clichée. Toutefois, l’inversion des sexes permet de rendre ces deux personnages beaucoup plus complexes.
D’autres personnages hauts en couleur apparaissent comme les assistantes impudiques de Sora qui est mangaka, un Yakuza, des camarades de fac déjantés… Même si ce petit monde met Masahiko dans des situations rocambolesques, ils tiennent quand même à lui.
L’histoire :
J’ai suivi les mésaventures de Masahiko avec plaisir bien qu’il n’y ait pas de véritables intrigues. En effet, nous suivons la vie ordinaire d’une famille japonaise ordinaire.
Les premiers chapitres abordent l’adaptation de Masahiko chez les Wakanae, puis de sa vie à l’université où Masahiko intègre malgré lui le club de cinéma. Ensuite, le manga se permet d’approfondir la psychologie des personnages, en détaillant leur passé et leur faille. L’auteur dévoile progressivement des informations les concernant, ce qui m’a tenu en haleine car j’avais envie de connaitre davantage les personnages. Il y a également de la romance pas trop niaise (il existe des histoires largement plus sirupeuses). Certaines intrigues mettent en scène les prétendant(e)s de Masahiko mais heureusement, l’auteur ne se focalise pas énormément sur sa vie sentimentale.
L’histoire est très dynamique car elle multiplie des saynètes qui se concluent généralement avec un gag. L’auteur utilise énormément l’humour, sans en faire trop, et ce, même dans les moments tristes. Ce qui contribue à l’ambiance positive de l’histoire. Ce manga prend en compte la temporalité. Les personnages vieillissent au fil des tomes. Masahiko valide ses semestres universitaires tandis que Shion, lycéenne au début de l’histoire, devient étudiante vers les derniers tomes. Ainsi, les personnages évoluent au fil des tomes, ce qui est fort appréciable. En effet, Masahiko, vilain petit canard malchanceux, ose s’affirmer dans le dernier tome ! Enfin !
Au cours des chapitres, les intrigues se multiplient (« Qui est Shion ? », « Comment va évoluer la relation sentimentale de Masahiko ? »…). L’auteur arrive bien à gérer l’alternance des intrigues au cours de la série. Cependant, certains lecteurs pourront reprocher que les intrigues se ressemblent un peu trop (Masahiko est toujours mis dans des situations improbables…) et que le manga se clôt avec une fin ouverte : l’auteur ne donne pas de réponse franche à l’une des intrigues principales. Ceci ne m’a pas dérangé car j’aime bien imaginer la fin des œuvres que j’apprécie.
Il est à noter que ce manga aborde des sujets tabous (aussi bien au Japon qu’en France) : l’homosexualité, le travestisme et la transsexualité. Toutefois, la position de l’auteur à ce sujet n’est pas très claire. En effet, ces trois notions sont à peine définies et sont souvent mêlées et confondues. Or, ces trois notions sont à distinguer ! On peut aimer se travestir sans pour autant être homosexuel ou bien vouloir changer de sexe ! Ce sujet aurait pu être mieux traité. C’est dommage !
Pour conclure sur Family Compo :
J’ai vraiment apprécié Family Compo, grâce à son ambiance, à ses personnages, à la construction de ses intrigues multiples, et à ses dessins. Le manga ose aborder des thèmes sensibles, sans faire trop dans la morale. J’ai aussi aimé la scène de fin qui nous laisse sur notre faim car cela donne de la liberté aux lecteurs qui peuvent s’imaginer tout et n’importe quoi (c’est à nous d’écrire la suite !). Pour ma part, je n’ai pas trouvé les chapitres répétitifs. Toutefois, je reproche à ce manga de ne pas aller assez loin dans les thèmes abordés, et d’avoir un peu négligé les nouveaux personnages apparaissant dans les tout derniers volumes.
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