Être étudiant salarié

On va maintenant oser aborder un sujet délicat : exercer un emploi en parallèle de ses études. Ce sujet m’est venu, suite à une discussion entre amis. Il y a beaucoup d’idées préconçues sur les étudiants-salariés. Et ces idées (plutôt vraies mais à ne pas généraliser) sont comme toujours véhiculées par les médias. Il est étrange de constater que lorsque les journalistes abordent le sujet, ils essayent de nous émouvoir en filmant la difficulté du quotidien des étudiants. Malheureusement, ce genre de reportage reste toujours superficiel, ne creusant jamais assez en profondeur le sujet qui est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. De plus, les chiffres balancés par les journalistes méritent d’être nuancés.

Selon les statistiques, plus de la moitié des étudiants ont une activité rémunérée due à un travail étudiant. Mais qu’entend-on par travail étudiant ? En fait, le “travail étudiant” revête plusieurs formes. Il peut s’agir d’une activité intégrée à la formation scolaire suivie (telle que l’alternance, les stages…) et/ou d’un petit boulot qui n’a rien à voir avec ses études. Ceux qui font partie de la deuxième catégorie sont les étudiants-salariés que je vais parler dans cet article. Il faut faire attention aux chiffres donnés par les médias qui englobent tous les types d’activités rémunérées des étudiants.

La complexité du sujet vient du fait qu’il existe plusieurs types d’étudiants-salariés. Certains ne travaillent que durant les vacances (la plupart du temps durant la période estivale), d’autres à temps complet ou à temps partiel durant une partie ou toute l’année scolaire. On pourrait être encore plus précis en sous-catégorisant chaque type selon le nombre d’heures effectué (lorsqu’on travaille à temps partiel, on peut faire un service de 8h, 10h, 25h…), le lieu de travail (par rapport au domicile et à la fac), les horaires de service (la nuit, le jour, le weekend…), l’impact sur les études, les motivations d’avoir un emploi (pour l’argent de poche, des parents trop pauvres pour nous aider financièrement…)… On constate donc que chaque étudiant-salarié devient un sujet d’étude unique.

À vrai dire, l’étudiant-salarié ne vit pas toujours dans la précarité. Ceux qui le sont (car il y en a, malheureusement) ne représentent vraisemblablement qu’une (petite ?) partie des étudiants ayant une “activité rémunérée”. Je n’ai pas envie de faire débat sur ce sujet. D’ailleurs, ce n’est pas le but de cet article qui est censé vous donner des conseils sur ce thème. Mais je voulais juste remettre les pendules à l’heure sur ce sujet fâcheux.

Alors ? Faut-il travailler en parallèle de ses cours ? La réponse est bien évidemment oui et non ! En fait, il n’y a pas de réponse toute faite. Il dépendra de votre situation financière et personnelle. Si vous ne pouvez pas faire autrement, travailler sera une absolue nécessité afin de pouvoir vivre. Dans ce cas-là, la question ne se pose pas. Par contre, pour ceux qui ne seraient pas dans le besoin, travailler à côté apporte un petit plus non négligeable. Il vous permet d’avoir une expérience professionnelle en gonflant votre CV qui est bien vide lorsqu’on est jeune. Vous gagnerez aussi davantage en autonomie et peut-être même en maturité.

Toutefois, il faut éviter de faire du temps complet (si vous le pouvez, bien sûr). Il est bon de savoir que travailler en parallèle de ses études peut vous faire redoubler car il est possible que vous ne puissiez pas suivre tous les cours et que vous soyez trop fatigués pour pouvoir réviser. À vous de bien gérer votre emploi du temps en essayant de travailler pendant le weekend ou en soirée afin de pouvoir assister à tous les cours durant la semaine. Si vous sentez que vous n’arrivez pas à concilier études et job étudiant, démissionnez immédiatement si votre situation vous le permet. Il vaut mieux privilégier ses études que son emploi temporaire. Beaucoup de jeunes sont appâtés par l’appât du gain. C’est-à-dire qu’ils sont contents de gagner leurs premiers salaires et vont petit à petit se désintéresser voire abandonner leurs études. Car à quoi bon étudier quand on peut immédiatement gagner de l’argent ? Faites attention à cela. En adoptant cette mentalité, vous risquerez de le regretter plus tard.

Exercer un emploi seulement durant les vacances scolaires ne vous portera aucunement préjudice. Mais si vous suivez une formation sélective (type prépa CPGE, concours communs de médecine et de pharmacie…) où il y a un enjeu à la fin de l’année qui est la plupart du temps un concours, ne travaillez surtout pas ! Si vous le faites, vous risquez d’échouer à coup sûr. Car vous aurez moins de temps pour réviser. Autant mettre toutes les chances de votre côté dès le départ.

Honnêtement, il est plus simple d’avoir un job lorsqu’on est étudiant en sciences car le programme est le même chaque année. En économie et en lettres, le programme est plus fluctuant car il peut dépendre de l’actualité ou bien des envies des professeurs. En sciences, tout est plus cadré. Ce qui fait qu’il suffit juste de récupérer la correction des exercices et de savoir les résoudre afin de réussir le partiel de fin de semestre.

Pour ceux qui ont dégoté un emploi étudiant, vérifiez les dispositions mises en place par votre université. Ils peuvent organiser des aménagements particuliers comme faire sa L3 et son M2 en deux ans… Dans certaines universités, vous n’êtes pas obligés d’assister aux TD voire aux TP de votre formation si vous êtes étudiant-salarié. Il est bon de savoir que vous n’êtes pas obligés de souscrire au régime social étudiant si vous travaillez au moins 15h par semaine (ou 60h par mois). Parlez-en au secrétariat pour avoir de plus amples informations car chaque université ne propose pas les mêmes choses.

Pensez également aux formations à distance proposées par les universités qui vous permettent d’avancer à votre rythme. Le diplôme reçu a la même valeur qu’une formation en présentiel.

Mon bilan personnel

J’ai été étudiant-salarié et j’ai pu côtoyer d’autres de mes confrères dans la même situation que moi. Je n’étais pas dans le réel besoin, contrairement à certains. J’avais un boulot pour seulement me payer mon loyer (+ tout ce qui va avec), mon permis de conduire et certains de mes loisirs.

J’ai eu divers emplois. Je restais en moyenne un an dans un emploi étudiant car j’ai changé plusieurs fois d’université. D’après mon contrat, je devais effectuer un service horaire de 15h. Mais quelquefois on me demandait beaucoup plus (avec ou sans mon accord mais je n’étais jamais contre). La plupart du temps, je faisais du 20h voire même du 30h par semaine. Jamais cela ne m’avait pénalisé dans mes études. Mais c’était aussi parce que je m’organisais bien. Mais pas que.

À vrai dire, je venais rarement à l’université car j’étais fatigué (pour ne pas dire que je n’avais pas envie de venir tout court). Je suis chimiste. Les cours magistraux et les TD n’étaient pas obligatoires dans ma fac. Seuls les TP l’étaient. Du coup, je venais seulement en cours de travaux pratiques et je récupérais le cours et la correction des exercices auprès d’une amie. Quelquefois, je récupérais tout ce qui me manquait durant la semaine de révision, à savoir la semaine précédant les partiels. Je pouvais me permettre de faire cela car j’apprends vite. Je me rappelle avoir majoré une option choisie par peu de personne alors que j’avais à peine le quart du cours ! J’étais moi-même le premier étonné. C’est juste pour vous dire que travailler à côté peut avoir un impact négatif sur vos notes et votre réussite. Mais si vous vous organisez bien et si vous savez quelles sont vos véritables capacités, vous pouvez réussir et avoir une bonne moyenne.

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