Auteur : BEAULIEUX Baptiste
Genre : Témoignage
Pays : France
Année de publication : 2013
alors voilà : les 1001 vies des Urgences est un livre qui a attiré mon attention en allant à La Fnac des Halles de Paris. Beaucoup de personnages de mon entourage travaillent à l’hôpital. Je l’ai donc acheté pour avoir un aperçu de leur quotidien.
Résumé :
BEAULIEUX Baptiste, interne en médecine, nous raconte quelques anecdotes à l’hôpital vécues par lui ou ses collègues. Il nous décrit l’ambiance dans les services hospitaliers, selon le point de vue des patients ou bien du personnel soignant.
Mon avis sur alors voilà : les 1001 vies des Urgences
Ce livre me parle énormément car je connais l’ambiance à l’hôpital depuis que je suis tout petit. Ma mère, agente hospitalière, nous y emmenait, moi et mes frères et sœurs, pour nous présenter à ses collègues. Et ce n’était pas toujours une partie de plaisir car certains patients étaient totalement cinglés. J’arrive donc à m’y retrouver dans les histoires racontées dont certaines peuvent paraitre tirées par les cheveux, mais à l’hôpital tout est possible !
Concernant la structure du livre, il se scinde en sept parties. L’auteur nous présente petit à petit ses collègues de travail qu’il affuble de surnoms pour garder leur anonymat. Les histoires sont courtes et pratiquement indépendantes les unes des autres. Vous pouvez ainsi interrompre votre lecture très facilement. L’auteur a eu l’idée d’expliquer pour de nombreux personnages les raisons qui les ont poussés à devenir docteur. Et c’est très intéressant de savoir d’où peut provenir la vocation des médecins qui nous soignent.
À travers les nombreuses saynètes, l’auteur dévoile les coulisses de l’hôpital. Il y a des couacs et des réussites. Certains collègues, comme tout métier, peuvent être agaçants ou attachants. Il nous décrit également le comportement pas toujours agréable des patients et de leur famille. Cependant, certains sont des crèmes.
L’auteur essaye de nous faire partager les émotions qu’il a ressenties au cours de sa courte carrière d’interne. En effet, ses anecdotes sont tantôt drôles et tantôt tristes. Oui, la vie à l’hôpital est très duale. Il y a des journées où tout baigne. Les patients sont supers, les collègues sont opérationnels et la vie est belle. Mais il y a des jours où rien ne va. Il y a la maladie des patients qui se veut plus vivace avec le temps, et il y a les décès (prévenir les proches s’annonce très compliqué). La vie, la souffrance et la mort font partie du quotidien de l’hôpital. On oublie cela très souvent.
L’auteur rappelle également qu’il y a une personne derrière chaque patient. Il n’est alors pas impossible pour le personnel médical de ressentir de l’affection pour certains. Par exemple, du début jusqu’à la fin du livre, l’auteur va romancer l’attachement qu’il porte à une patiente en fin de vie qui attend son fils coincé dans un aéroport à cause de l’éruption de l’Eyjafjallajökull. Afin de lui faire passer le temps, il papote avec elle. C’est étrange à dire, mais dans un roman sans histoire, il a réussi à maintenir le suspens. Je me suis toujours demandé si le fils allait réussir à prendre l’avion avant le décès de sa mère. Je me suis rendu compte que j’étais à côté de la plaque. Je ne m’attendais pas du tout à cela avec cette patiente !
Chose également à savoir et que beaucoup de patients et leur famille oublient. Chaque individu a son propre passé avec tous les lots de problèmes qui vont avec. C’est pour cela qu’il ne faut juger personne à l’hôpital (ou dans la vie en général). Il y a effectivement des docteurs désagréables mais peut-être est-ce dû à la fatigue ? À des soucis personnels ? De même, certains patients peuvent être chiants mais peut-être qu’ils souffrent énormément ? On peut toujours trouver des excuses aux gens. Mais l’erreur (et la bêtise) est humaine. Certains agissent mal de manière occasionnelle (et parfois sans le vouloir !) et d’autres agissent mal tout le temps (ceux-là sont invivables !). Donc, quand vous vous trouvez dans une relation conflictuelle avec le personnel ou avec le patient d’à côté, lâchez prise tout en faisant en sorte de vous faire respecter. Inutile de se tuer davantage la santé !
Beaucoup de gens jugent également rapidement la relation entre la famille et le patient hospitalisé. Oui, à l’hôpital, on peut trouver des enfants ingrats qui ne s’occupent pas de leur mère ou de leur père mourant(e). Il est très facile de se dire que ces enfants sont égoïstes et sans-cœur. Comment peut-on traiter ainsi ses parents ? Mais parfois quand on découvre la vérité, on peut tomber des nues ! Les masques tombent et c’est en fait les parents qui sont des monstres. J’en ai connu qui ont abandonné leurs enfants, qui les frappaient, voire même qui les violaient ! Oui, tout est possible dans la vie ! Et c’est parfois choquant ! Donc, certains meurent dans l’indifférence et ils le « méritent ».
Au final, quand vous travaillez ou vous allez à l’hôpital, ayez du recul sur l’attitude des gens. Ça évitera tout amalgame. Nous sommes dans une société où la peur effraie et où les morts sont comme « lavés » de leur crime. J’étais récemment à l’enterrement d’une personne ayant un très mauvais fond (il frappait sa femme, a mis à la porte ses enfants pour recommencer une nouvelle vie…), durant la cérémonie, l’éloge funèbre était, comme son nom l’indique, très élogieux ! Pourtant, il y a à peine quelques semaines précédant son décès, tout le monde le critiquait ! Que les gens sont hypocrites ! Donc, un patient affaibli, même s’il vous fait de la peine, peut être une vraie ordure. Et ce livre retranscrit plutôt bien cette pensée en nous dévoilant les différentes facettes des gens.
Bref ! alors voilà : les 1001 vies des Urgences m’a amusé. Les situations décrites sont très réalistes. J’ai passé un joyeux et triste moment en lisant ce bouquin. Vous pouvez le terminer en une journée. Me concernant, j’ai préféré le lire quand je prenais le RER. Ça faisait passer le temps.
Je vous rassure tout de suite, ce livre est accessible également aux personnes n’ayant jamais mis les pieds dans un hôpital.
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